- bézoard
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• 1605; bezaar 1314; ar. bazahr, du persan padzahr « chasse-poison »♦ Didact. Concrétion formée de poils ou de divers débris végétaux se formant dans le corps de certains animaux (ruminants) et parfois de l'homme (psychopathes avalant des matières non digestibles). Le bézoard était autrefois considéré en Orient comme un puissant antidote aux poisons et aux maladies infectieuses.⇒BEZOARD, BEZOAR, (BEZOARD, BÉZOARD, BESOAR, BÉSOAR)subst. masc.A.— Concrétion pierreuse qui se forme dans le corps de certains animaux et à laquelle on attribuait autrefois des propriétés curatives et des vertus magiques :• 1. La transpiration et la transsudation du canal sont même beaucoup plus considérables qu'elles ne le paroissent d'abord. On en a la preuve dans la quantité de substances trouvées dans les excrémens des animaux dans leurs bésoars...CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 3, 1805, p. 355.— P. métaph. :• 2. Comme les spectres, il est partout, il entre partout A-t-il donc trouvé le bezoard enchanté qui rend son maître invisible?A. DUMAS Père, Catherine Howard, 1834, IV, p. 282.— Bézoard humain. Concrétions urinaires chez l'homme.B.— P. ext. Anciennes préparations pharmaceutiques à composants animaux (bézoard animal), minéraux (antimoine, étain, etc.) ou végétaux (bézoard végétal).Prononc. et Orth. :[
]. On écrit également bezoard (Ac. 1798), bésoar et besoar. Étymol. et Hist. 1. XVe s. bezaar « concrétion calculeuse qu'on trouve dans l'estomac ou une autre partie du corps de certains animaux et qui servait d'antidote » (B. N. ms. fr. 9136, 58 v°, cité par R. Arveiller, p. 362, v. bbg. : De bezaar. Bezaar est pierre trouuée en l'œul d'un cherf apres ce qu'il a trouvé le serpent et mangié. Et vault contre l'empoisonnement et contre tous venins); 2. 1548 bezoar « id. » (A. FERRIER, Remedes preservatifs et curatifs de peste, p. 37, ibid., p. 363); 1581 bezoard « contrepoison » (E. YDELEY, Des secrets souverains et vrais remedes contre la peste, p. 17, ibid., p. 364). 1 est empr., par l'intermédiaire du lat. méd. (1490, AVENZOHAR, Liber Theicrisi, 18 v° cité comme source par R. ARVEILLER, p. 367), à l'ar.
, du pers.
« ce qui préserve du poison ». 2 est empr., par l'intermédiaire du lat. méd. bezoar (1246-ca 1320, P. D'ABANO, Tractatus de Venenis, Mantoue, 1473, chap. 40 et 82, cité par R. Arveiller), à l'ar.
, forme maghrébine de
(R. Arveiller, pp. 362-371); FEW t. 19, s.v.
; COR. t. 1, s.v. bezoar; LOK. n° 1605). Le d de la forme mod. est dû à l'infl. du suff. -ard. Fréq. abs. littér. Besoar :2. bezoard :1.
BBG. — Arveiller (R.). Add. au FEW XIX/1 (abarqubba) : 2e article. Z. rom. Philol. 1970, t. 86, pp. 362-371. — LAMMENS 1890, pp. 51-52. — VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Fr. mod. 1937, t. 5, p. 71.bézoard [bezɔaʀ] n. m.ÉTYM. 1605; bezaar, 1314; arabe bāzǎhr, persan pād-zahr « chasse-poison ».➪ tableau Mots français d'origine arabe.❖1 Concrétion calculeuse faite de poils ou de divers débris végétaux se formant dans le corps de certains animaux (ruminants) et parfois de l'homme (psychopathes avalant des matières non digestibles). ⇒ Égagropile.2 Préparation pharmaceutique qui était autrefois considérée (notamment en Orient) comme un puissant antidote aux poisons et aux maladies infectieuses. || Bézoard oriental. || Bézoard animal, minéral, végétal.1 (…) une potion cordiale et préservatrice, composée avec douze grains de bézoard, sirop de limon et grenades, et autres, suivant l'ordonnance, cinq livres (…)Molière, le Malade imaginaire, I, 1.2 C'est un bézoard de porc-épic, nous confie Pa Daoud, le plus rare de tous.Henri Fauconnier, Malaisie, p. 264.➪ tableau Noms de remèdes.
Encyclopédie Universelle. 2012.